Cercle du Zéro


Section Régionale Picardie - Nord - Pas-de-Calais


LES TOMBEREAUX Tzo D'ORIGINE BRITANNIQUES


La SNCF avait fait l'acquisition à la fin du second conflit mondial d'environ 3000 wagons trémie de type britannique. Ces wagons immatriculés Tzo, puis Toz, avaient été illustrés dans leur état d'origine - sans conduite de frein et avec attelage britannique à 3 maillons - au verso de la fiche n°500 publiée en 1974 par les Editions Loco-Revue. Le wagon reproduit était destiné à assurer du brouettage dans les emprises ferroviaires bordelaises et comportait la diagonale blanche signalant, outre-Manche, la présence d'un bout oscillant.

Les Tzo (et non TZO) étaient débarqués à Cherbourg ( j'y étais, nous dit Marcel LEGUAY) avec attelage à chaînes, sans conduite de frein. On les acheminait sur les ateliers du Mans qui les équipait d'un attelage normal et d'une conduite blanche de frein. Après quoi, à la sortie d'atelier, ils étaient ventilés dans toutes les directions afin de se trouver mélangés avec les wagons freinés. Ils étaient bruns (NDLR : teinte "bauxite", plus rouge que le brun unifié SNCF).
Ceux qui étaient montés à CIMT Bordeaux, c'était des T (NDLR le tombereau 16 tonnes également produit par Haxo-Modèles et par Parkside Dundas). Dans ceux-là, il y a dû y avoir des gris et des noirs car non repeints tout de suite. Nous n'avons pas fait un grand usage de ces wagons parce que trop petits et la plupart sont rentrés en Angleterre. Au 1° janvier 1952 il ne nous restait que 38 T 733000 à 739999 et 20 Tzo 730000 à 732999.


Crédit photographique Association De Dietrich

Une photo a fait la couverture d'un ancien numéro de Connaissance du Rail. Elle représente le débarquement des wagons Tzo au terre-plein de Cherbourg près de la gare maritime. On y voit, attelés derrière la loco-tender de manŠuvre, des tombereaux US Army servant à aller chercher les wagons dans les péniches, les machines étant trop lourdes pour accéder à la passerelle de débarquement. Les tombereaux britanniques type Tzo étaient ensuite refoulés sur un plateau provisoire situé sur la droite par rapport à la photo. On assurait le freinage comme au début des années 30, lorsqu'il n'y avait pas de frein à air sur le matériel marchandises, en incorporant des freins à vis gardés. On mettait ainsi deux TTwf en vis à vis pour avoir deux freins pour un agent, comme cela se faisait depuis l'origine des chemins de fer avec calcul du freinage d'arrêt et de dérive et comme l'Angleterre procédait encore à cette époque !

Un membre du Cercle assure avoir vu jadis à Hourcade, lors de la construction de la plate-forme du triage, des wagons de type britannique Tzo ou Toz. Ces wagons, peu nombreux, ne possédaient plus de diagonale blanche et étaient peints en gris souris ou gris tourterelle.

Plus tard, ces wagons ont été transformé en trémie à ballast. Modifiés à partir de 1954, ces véhicules circulaient en rames complètes
Une importante partie des Tzo ont été utilisés pour faire des trémies à gravillons. D'origine ces wagons s'ouvraient en bout (o) mais d'un seul bout repéré par une ligne blanche en diagonale. Le bout ouvrant a été soudé. Ils étaient (z) car ils n'avaient pas de portes latérales mais une trappe centrale articulée sur un axe supérieur. Pour obtenir les trémies, on a ajouté deux vantaux supplémentaires de chaque côté. Les wagons ont une caisse plus étroite à la base. On a donc eu qu'à ajouter une tôle à deux pans à l'intérieur et ajouter des vantaux. Les trémies à gravillons ne sont pas une version intermédiaire mais finale et le sens d'ouverture des portes n'a jamais été inversé. Encore une grosse fantaisie !


Crédit photographique Association De Dietrich

Certains de ces wagons furent transformés chez De Dietrich...
Transformation de 200 wagons Tzo en wagons trémies marché n° 500330

Travaux effectués sur les wagons Tzo d‘origine anglaise pour leur transformation en wagons trémies:

Modifier l‘orientation de fermeture des 2 portes existantes.
Supprimer par découpage les parties de plancher dépassant les brancards au droit des portes existantes.
Supprimer les deux butées de portes fixées aux brancards.
Modification par allongement des leviers de frein à levier avec déplacement des 2 supports guides.
Addition d‘une trémie à déchargement bilatéral en tôle de 6mm montée sur 6 chevalets en profilés entraînant l‘immobilisation du bout oscillant.
Montage d‘un cloisonnement formant compartimentage pour la répartition du ballast.
Addition de 4 portes latérales en emboutis.
Montage de 2 fers ronds formant axes des portes.
Montage de 2 arbres à leviers pour le verrouillage des portes.
Mise en peinture brun unifié.

Ces travaux ont été réalisés chez De Dietrich vers 1947-48. Il y a eu d'autres constructeurs qui ont modifiés ces wagons, parfois d'une autre manière (portes à guillotine par exemple). il y a eu 805 wagons transformés au moins.


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